LES SESSIONS EN LACS

( Pourquoi ?  Comment ? )

 

 

En premier lieu je précise que je traite ici des séjours de 5 jours et plus (en dessous, les sessions ne nécessitent pas la même organisation ).

Les longues sessions permettent de pêcher des endroits ou l’on ne pourrait pas pratiquer deux ou trois jours à cause de la distance ou de la difficulté à repérer les poissons et les postes. Pour les amateurs de grands espaces, les lacs procurent un sentiment d’aventures car ils sont souvent situés au milieu de bois et de landes dans un cadre sauvage. Les sessions mettent en avant le coté contacts humains tout autant que la partie halieutique. Mais attention, les sessions ne s’improvise pas, elles nécessitent une logistique et une organisation importante et précise.  Voici quelques éléments pour une meilleure approche.

 

le bonheur est dans le lac

Préparation.

Pour mettre tous les atouts de mon coté je commence par prendre un maximum de renseignements sur le plan d’eau et son environnement. Par exemple je téléphone à l’ AAPPMA et aux clubs locaux pour faire une estimation de divers paramètres  ( densité et population piscicole, périodes plus ou moins productives, réglementation, commerces et services dans les communes alentours, point d’eau potable, etc…..). Par exemple, savoir que l’on peut acheter des graines sur place enlève un poids non négligeable du chargement du véhicule.

Pour ce qui est des abords et des fonds, j’essaye toujours de me procurer une carte IGN à l’échelle 1/25000 . Ces cartes permettent de voir avec précision les chemins d’accès au lac et les courbes de profondeur. Le mieux est de trouver une carte datant d’avant la mise en eau du lac, c’est plus difficile mais l’on peut y voir la nature des végétaux qui peuplaient les terres noyées aujourd’hui.

 

 

 

Départ et arrivée sur le lac.

Après les vérifications d’usages sur mon véhicule et sur ma remorque (niveaux, pressions des pneus, feux, etc…) je charge tout le matériel. Pour être sur de ne rien oublier, je me joins l’aide d’une check-list très complète sur laquelle je raye les éléments à mesure que je les charge dans la voiture. Elle est divisée en 4 parties :

« Camping et logistique » (biwy, bâches, lampes, gaz, etc..), « matériel de pêche », « alimentation et boissons » et une rubrique « diverses » (tronçonneuse, trousse de secours, sacs poubelles, etc…).Suivant la saison il ne faut pas oublier les anti-moustiques dans la trousse de secours. Pour une efficacité maximale, nous nous munissons de spirales (pour l’extérieur), de sprays cutanés et aussi de sprays spéciaux pour passer sur les vêtements.

Dans mes papiers, se trouve toujours une liste avec des N° téléphone importants (personnes à prévenir en cas d’accident, docteurs, gendarmerie, météo locale, AAPPMA ou contacts halieutiques locaux, etc…).

Il ne faut pas partir à l’économie. Il vaut mieux en emmener plus que pas assez car, sur de longues périodes, notre rythme de vie, et donc notre métabolisme, se modifie considérablement. Mon copain Thierry et moi-même sommes partis sur un lac du Morvan le 4 juin 2002 avec 24° l’après midi lors de notre installation. Le soir nous avons subit un violent orage, qui coucha un arbre en travers du chemin par lequel nous étions arrivés, puis le vent se mit au Nord. Résultat, 24 heures, après la température était de 9° et nous nous sommes dit que nous avions bien fait de prendre la tronçonneuse et nos vêtements d’hiver.

maintenant il faut tout emmener sur les postes !!

 

Au CCD nous partons en session, le plus souvent à 2 ou plus et lors de notre arrivée au bord d’un lac (le plus souvent au lever du jour) nous prenons toujours la première journée pour prospecter plusieurs endroits et sonder les postes en essayant de découvrir des sites clé ou les carpes sont susceptibles de venir se nourrire. L’essentiel étant que le couchage soit prêt avant la nuit. C’est à ce moment là que l’échosondeur s’avère un outil indispensable qui permet la pose des repères avec une très grande précision. Nous préférons des repères simples et discrets, un carré de polystyrène peint en noir maintenu par du fil et un plomb. Dans les profondeurs inférieures à deux mètres nous utilisons des tubes PVC creux, bouchés avec du silicone aux extrémités, emmanchés les uns dans les autres, le premier articulé sur un plot en plomb, le dernier dépassant de l’eau d’une vingtaine de centimètres. Avec ce système on ne risque pas de perdre un poisson dans le repère. Lorsque le fil arrive sur le repère, il se couche et se relève quand le fil n’est plus dessus.

Lorsqu’il faut déplacer le matériel en bateau sur un poste, nous prenons quelques précautions. La meilleure solution que nous ayons trouvée jusqu’à maintenant c’est de mettre tout ce qui est sensible à l’humidité (habits, duvet, nourriture déshydratée, etc…) dans des bidons hermétiques et robustes (type canoë-kayak). Ceci offre plusieurs avantage. Le premier c’est que lors du transport nous les attachons sur une corde tirée par le bateau. Nous gagnons ainsi une place considérable à bord et cela nous permet souvent de ne faire qu’un voyage. Le deuxième c’est que nous laissons ces bidons dehors pendant la session, toujours pour un gain de place mais dans le biwy ou le parapluie-tente. Si l’on ne peut pas investir dans des bidons, il faut toujours se munir de sacs poubelles grande capacité pour y loger les éléments cités plus haut.

 

 

 

La session.

Lors de nos parties de pêche nous mangeons équilibré et varié. Nous préférons la nourriture fraîche exactement comme à la maison (juste quelques sachets déshydratés en cas de coup dur), cela implique un peu plus de logistique mais ça vaut le coup au niveau de la santé et du bien-être (je ne vous fais pas un dessin mais une semaine de boite et les intestins crient au secours). Nous prévoyons deux glacières par personnes dans lesquelles le froid est maintenu par des bouteilles d’eau glacée que nous allons faire re-congelées par un commerçant ou un contact local (en demandant gentiment ça ne pose en général aucun problèmes) en même temps que nous allons faire les courses (environs tous les quatre jours sauf par très fortes chaleurs).

Pêcher à plusieurs est intéressant pour la logistique car bon nombre de choses ne sont pas à multiplier (nécessaire de cuisine, sceaux à graines, etc…). Lorsque nous sommes assez nombreux, nous organisons quelques fois des pêches itinérantes. Nous faisons notre camp de base sur un poste ou deux pêcheurs sont en permanence puis un ou deux autres pêcheurs prennent un bateau avec le strict minimum pour aller sur un « hot spot » pendant une nuit ou 24h. Cette technique permet d’avoir un maximum de chance de trouver les poissons surtout sur un lac inconnu. Dans tous les cas, nous essayons d’être le plus discret possible ne serais-ce que par respect par rapport à notre environnement (le plus souvent sauvage). Il n’est pas rare d’utiliser des filets de camouflage et autres artifices pour passer inaperçu.

rien ne dépasse de nos abris ( sauf notre compagnon)

Si les conditions nécessitent des combats en bateaux nous procédons comme suit :  D’abord nous laissons le bateau sur la berge prêt à partir avec un tapis de réception sur le devant et une épuisette poser à plat. Si le vent vient de gauche à droite nous le plaçons à droite des cannes pour que même en cas de fausse manœuvre, il n’y est pas de risque de prendre les fils. Nous fixons la batterie du moteur électrique sous le banc du milieu pour un meilleur équilibrage de l’embarcation. Par exemple, si j’ai un départ et que je prends la canne dans la main droite, il m’est plus facile de soulever (grâce à un mousqueton fixé au coin arrière gauche) l’arrière du bateau ainsi équilibré pour le pousser à l’eau et monter dedans.

 

 

Conclusions

Il n’y a pas de meilleurs moments que les sessions pour parler et partager le savoir entre carpistes. Elles permettent, grâce à leur durée, de mieux comprendre les effets sur les poissons, d’une part, des conditions météorologique et d’autre part des diverses tactiques d’amorçage et appâts. Quoi de plus beau que deux pêcheurs qui, après une cinquantaine d’heures sans le moindre « bip », sont tout heureux (comme des enfants devant un cadeau) de finir par un beau triplé. En conclusion, les sessions sont des moments uniques que nous ne revivons pas ailleurs.

 

Pierre.

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