Au plus profond
de la forêt
Fin 2001, Christian (notre parrain), Jonathan (son fils), Thierry (le vice-président) et moi-même, décidons de faire une session à St AGNAN (lac du Morvan). Christian à déjà fait plusieurs repérages sur ce lac et il le « sent » bien. Comme à notre habitude nous avons pris une foule de renseignements sur ce lac, Christian ayant fait le plus gros du travail dans ce domaine, je n’ai personnellement que récupéré une brochure sur la pêche en Nièvre dans laquelle il y avait un historique du lac de St AGNAN et notamment le fait que sa dernière vidange remonte à de nombreuses années et l’existence d’une ancienne digue derrière la digue actuelle. Thierry et moi-même décidons de pêcher une semaine à partir du 4 juin tandis que Christian et Jonathan pêcheront une semaine supplémentaire à la suite de la précédente.
Nous voici donc, mardi 5 juin aux alentour de 9 H au village de St Agnan en train de remplir nos jerricans d’eau potable. Après avoir observé une partie du lac nous décidons d’aller chercher nos cartes de pêche ce qui sera, pour nous, l’occasion de glaner quelques renseignements supplémentaires et de quitter la civilisation avant de nous enfoncer dans la dense forêt bordant ce lac. La décision fut prise d’installer le camp de base à l’entrée d’une baie peu profonde et après un sandwich rapidement avalé chacun se mit au travail pour décharger le matériel des véhicules et monter les prapluie-tente et biwy. A peine avions nous fini qu’un orage d’une rare violence (qui menaçait depuis la fin de matinée) nous fit mettre à l’abri pendant plus de deux heures et rafraîchit l’air ambiant de quelques degrés. Après un sondage minutieux, nous avons amorcé deux postes puis monté les batteries de cannes (voir plan). C’est à ce moment là seulement que nous avons pu passer à table, il était plus de 21 h.
Le choix des postes.
Pour le camp de base nous avons choisi d’entretenir deux postes (1 & 2) pendant deux jours (pêche itinérante en prévision). Il était difficile de n’en faire qu’un, tant la pente dans cette zone était douce, nous avons donc choisi deux profondeurs. 4,30m pour le 1 et 3,70 pour le 2. Nous avons placé un repère sur le 3 car il y a à cet endroit un haut fond recouvert par 1,60m d’eau qui redescend brutalement vers la zone 4m. Le deuxième avantage de ce poste c’est que l'on peut également pêcher l’ancien ruisseau sans bouger de place. Le poste 4 a retenu notre attention pour les nombreux obstacles qui le peuple (souche, troncs d’arbres, etc…). Le poste 5 est en fait une baie moins large et moins profonde que la première bordée d’une grande roselière.
Nous amorçons les postes 1 & 2 dès le premier soir avec un mélange de tigger et de bouillettes (environ 6/7 litres par poste). Jonathan et Christian pêchent le poste 2, Thierry et moi pêchons le poste 1.
Mercredi.
Après la fatigue de la veille je me réveille difficilement peu avant 8h car un de mes fox s’emballe. Je me lève et sort une petite commune de 4 kg. Une brume épaisse nous empêche de voir la berge d’en face, elle sera remplacée en fin de matinée par une succession de petites averses pluvieuses. A 17h15 un nouveau départ sur ma batterie, une miroir de 7Kg800 sera sur le tapis de réception quelques minutes plus tard. Ces deux poissons nous donnent confiance pour la suite. Avant d’être littéralement dévorés par les moustiques, nous réamorçons donc avec les mêmes quantités les deux postes.
Jeudi.
6h , Thierry ramène une commune de 4 Kg. Vers 7h j’ai un départ mais je casse dans une souche. Le poisson est là. Nous décidons de faire un amorçage tout de suite (de même nature et quantité que les précédents), ce qui portera ses fruits puisque nous enregistrerons encore trois départs jusqu’à 13h Le vent du Nord s’est levé, il ne fait désormais que 9° et nous sortons les polaires. L’après midi est calme. Nous avons la visite de trois carpistes que nous connaissons. Ils passent aux nouvelles avant de s’installer, nous leurs indiquons les résultats de nos sondages et de ce fait l’un s’installe sur la zone 4 et les deux autres sur la zone 3. Nous amorçons encore une fois les deux postes (toujours bouillettes / tigger) et à 21h30, la dernière touche de la journée sera pour Jonathan qui, malgré l’utilisation du bateau pour le combat, ne pourra que casser dans une souche.
Vendredi / Samedi.
Le vent du Nord nous joue un mauvais tour plus une touche. Le poisson s’est certainement réfugié dans des eaux plus profondes, nous plaçons quelques lignes au loin mais rien n'y fait. Nous profitons de ce vendredi matin pour réparer les dégâts causés par l’orage (notamment le débardage d’arbres couchés en travers du chemin par lequel nous étions arrivés) puis faire quelques courses. Vendredi soir, deux autre carpistes (également des connaissances) rejoignent la zone 4. C’est dans cette zone, dans peu d’eau entre les obstacles, que sera enregistrée par pascal la seule touche de ces deux jours. A partir de samedi après midi, le vent s’arrêta pour laisser place à un peu plus de douceur et beaucoup plus de moustiques.
Dimanche.
Peu après 0h un départ fulgurant me sortit du bed-chair. Une magnifique commune, accusant le poids respectable de 9kg, arriva enfin dans l’épuisette. Cette carpe était tellement belle que je décidais de la mettre dans un sac de conservation jusqu’au matin. Dès 5h, Thierry fit atterrir une belle miroir de 12 kg sur le tapis de réception. Pendant que nous étions en train de sortir les sacs de conservation, vers 7h, un nouveau départ me fit courir jusqu’à mes cannes pour finalement sortir une miroir d’un peu plus de 7 Kg. C ‘est grâce à cela que l'on a pu faire cette belle photo entre copains. Le coup semblait repartir mais malheureusement, pour Thierry et moi, l’heure était venue de plier le matériel pour partir en début d’après midi. Christian et Jonathan restèrent une semaine supplémentaire en s’occupant des 2 postes mais seulement 2 poissons ont été capturés pendant cette période.
Caractéristiques et analyse
Pendant la session nous avons eu 11 départs pour 8 prises et un poids total de 58Kg300. Seulement 2 départs sur le poste 2. Sur le poste 1, 7 départs eurent lieu sur ma batterie tandis que Thierry n’en enregistrait que 2.Sur les 11 départs, 9 ont été enregistrés avec des tigger comme esche, et 10 avec des montages semi-équilibrés. Cela est peut-être du à une couche d’environ 5cm de vase putride et presque liquide qui recouvrait la zone pêchée. Nous expliquons la différence entre les deux postes par le fait que le 2 était en retrait par rapport au 1. Le poisson passait sur le 1 pour aller de l’autre côté de la baie sans y entrer mais si tel est le cas, nous n’expliquons pas le capot fait dans la zone 3. Nous n’expliquons pas non plus le fait que ma batterie prenne plus que celle de thierry. Malgré plusieurs passages de l’échosondeur rien de différent ne fut détecté. Nous retiendrons cependant l’influence importante des changements climatiques.
Pierre.