LES  BOOSTERS

( d’après Lionel LAFFONT )

 

 

Un booster, on le sait, est une solution concentrée en arôme, et divers stimulateurs destinés à rendre une bouillette plus attractive grâce à un message olfactif puissant diffusé en sa périphérie : En soit, une bouillette trempée dans cet attractant surpuissant, devrait, normalement différencier votre bouillette de celles utilisées pour l’amorçage.

En plongeant votre bouillette dans un de ces cocktails « atomiques », vous ornez votre bouillette d’une pancarte « je suis piégée ». Les poissons, croyez-moi ne franchiront pas ce périmètre de sécurité, et attendront sagement que le « patchouli » soit dilué avant de daigner engamer votre esche, certes contenant toujours un message olfactif supérieur à vos bouillettes d’amorçage. N’oubliez pas que la carpe a des sens cent fois plus développés que les nôtres : pour elle, une pomme de terre est fortement sucrée (si, si), alors réfléchissez à deux fois lors du boostage d’un appât. D’ailleurs, je suis prêt à parier qu’une pâte soluble est plus efficace que la plupart des boosters.

 

 

Exemple.

 

Pour comprendre, mettons-nous en situation : vous êtes une carpe belge (une experte), et vous voulez manger une frite. Celle-ci est enrobée de moutarde, tellement de moutarde, que l’on ne voit même plus que c’est une frite, et en tant que connaisseur, pensez-vous que vous la goûteriez ?  piquant non ??  Mais peut-être qu’en enlevant un peu de sauce, cela irait mieux : mangeable mais pas fameux car encore trop fort.

Ce qui se passe ici est la réplique des phénomènes se déroulant au fond de l’eau : votre bouillette ainsi gorgée de booster passera inaperçue car ne correspondant pas à l’intensité aromatique attendue par la carpe. Votre esche sera donc ignorée le temps que la « moutarde » se dilue, d’où l’inefficacité du boostage dans ce cas précis car votre ligne mettra deux heures avant d’enregistrer le moindre départ. Un avantage tout de même pour la bouillette boostée : lorsque la bouillette se lave, elle marque le fond de substances attractives, et incitera donc les poissons à fouiller cette petite zone,  d’où l’utilité, une fois de plus, de bien relancer ses lignes au même endroit.

 

 

Le remède contre la vase.

Les boosters aromatiques (boilies dip….), souvent très puissants, ne sont utilisables que dans des cas précis. C’est le cas lorsque l’on pêche avec une bouillette isolée sur un spot, j’insiste, avec aucune autre bouillette autour, ou bien avec des appâts solubles. J’utilise ces boosters dans les zones fortement envasées, où l’utilité du booster est double : en plus de marquer le fond, le puissant spectre aromatique  dégagé jouera ici en notre faveur. Si l’appât est enfoui sous une couche de limon, ou si l’esche est placée dans une zone où l’odeur putride de matière organique en décomposition tend à camoufler l’odeur de la bouillette :  ici la puissance (trop forte dans un milieu propre) sera d’une intensité normale dans ce milieu particulier.

Si l’on cache la frite dans un hamburger, vous allez bien la manger, le goût ne sera atténué que faiblement, mais, c’est trop tard, vous êtes piqué, et entamez un départ vers le vers d’eau le plus proche.

Réfléchissez-y à deux fois avant de booster vos appâts. Booster, oui, mais pas n’importe quand et pas avec n’importe quoi. De ce coté privilégiez tout ce qui est naturel :  liqueur de maïs, acides aminés, miel, sirop, huile de chènevis, etc…..

 

 

Nappage d’acides aminés et alcalinité des eaux.

Il s’est avéré que de tels nappages révélaient toute leur efficacité en des milieux moins riches en nourriture naturelle que certaines rivières par exemple :  la forte connotation basique donnée à des appâts boostés aux acides aminés ne doit sûrement pas être étrangère à ce phénomène, et les lacs manquant de nourriture naturelle, au pH <8-8.5 seront donc particulièrement concernés par une approche aux acides aminés.

 

 

Un relayeur plus qu’un booster.

Le booster ne doit donc pas être utilisé pour différencier, mais pour relayer. Je m’explique : comme nous l’avons vu, un booster classique nécessite un temps de dilution plus ou moins long avant qu’un poisson ne se décide à engamer l’esche. De plus la pellicule ainsi créée empêche une réhydratation rapide de la bouillette, ce qui est handicapant car les attractants contenu dans cette dernière ne sont pas diffusés. C’est ici qu’intervient le relayeur dont je vous ai parlé.  Avant de lancer ma ligne, je pulvérise à l’aide d’un spray une solution contenant une grande partie d’eau (70%), et une partie d’agents attractifs identiques à ceux contenu dans la composition de mes bouillettes, à savoir l’arôme, du sweetner, et du LMPSE, l’ensemble formant un mélange léger et très volatil.

Le spray va servir à faire graviter autour de votre bouillette un message olfacto-gustatif proche de celui qui sortira de votre bouillette quand le relayeur aura fini d’être dilué : votre esche n’effrayera donc pas le poisson en attendant que la bouillette se réhydrate, laissant alors échapper ses attractants, poursuivant une diffusion naturelle, entamée une heure avant par le relayeur.

 

Les appâts boostés, oui, mais pas n’importe ou et pas avec n’importe quoi. Et avec tout cela, vous ne reprendriez pas un peu de moutarde ?

 

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